Les agents de catégorie C, souvent pointés du doigt par l’exécutif et critiqués par les usagers, occupent des fonctions d’exécution pénibles. Leur salaire stagne tandis que leurs conditions de travail se dégradent. Les premières mesures annoncées par le ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, n'ont fait qu'aggraver la situation, notamment avec l'augmentation des jours de carence, la baisse de l’indemnisation des jours d’arrêt de maladie et la suppression du versement de la garantie minimale de pouvoir d’achat.
L'Absentéisme des Fonctionnaires : Un Indicateur de Surmenage et de Déclin du Pouvoir d'Achat
TEMOIGNAGES:
Véronique, agente territoriale spécialisée des écoles maternelles (Atsem) depuis dix-huit ans, témoigne de la pénibilité de son travail : « Au contact des enfants, vous attrapez un certain nombre de maladies, sans compter la pénibilité liée au portage et au ménage. » Elle dénonce l'absentéisme, souvent perçu comme de la paresse, alors qu'il est un indicateur de surmenage. À 58 ans, Véronique gagne 2 200 euros bruts par mois, un salaire qui n'a pas suivi l'inflation malgré une légère hausse du point d’indice en 2023.
Madeleine, 56 ans, est agent de maîtrise au 11e échelon, avec un salaire brut de 2 000 euros, dans une commune d’Ile-de-France. Initialement dans la restauration, elle a été reclassée à l’accueil de la mairie en 2000. Malgré son expérience, elle n'a pas pu accéder au poste d'agente de maîtrise principale en raison d'un avis défavorable de sa hiérarchie, car elle n'encadre pas d'équipe. À quelques années de la retraite, elle constate une dégradation des conditions de travail dans son service : deux agents sont en arrêt depuis deux ans à cause d'accidents de travail.
Claire Lemercier, co-autrice de « La haine des fonctionnaires », rappelle que l’absentéisme est un indicateur de surmenage, surtout pour une catégorie d’agents vieillissante et souvent mal rémunérée. L'historien Emilien Ruiz observe que le pouvoir d’achat des agents a décliné de près de 23 % entre 1996 et 2023.
La CFDT INTERCO Section Besançon Ville CCAS GBM dénonce cette détérioration des conditions de travail et appelle à une véritable reconnaissance des agents de catégorie C. Il est urgent de revaloriser leurs salaires, d'améliorer leurs conditions de travail. Les agents de la fonction publique territoriale méritent mieux que des mesures punitives et des rémunérations au rabais!
Annie FRANCOIS pour le syndicat CFDT INTERCO Section Besançon Ville CCAS GBM
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