En visite à Planoise, Gérald Darmanin malmène Madame la maire Anne Vignot sur la vidéosurveillance.

Publié le 14 février 2024 à 11:51

Venu à Besançon promouvoir l’action de la police contre les trafiquants de drogue, le ministre de l'Intérieur était en visite dans le quartier de Planoise, ce 10 février à Besançon.

Devant un parterre d'élus, d'habitants et d'acteurs associatifs, un dialogue sans concession s'est engagé entre Gérald Darmanin et Madame la maire Anne Vignot (EELV), opposés politiquement sur la question des caméras de vidéosurveillance. Une passe d'armes symbolique, qui n'a pas manqué de susciter quelques commentaires dans l'auditoire composé en partie de riverains.

Le "premier flic de France" a proposé de financer 70% des éventuelles caméras supplémentaires, si la mairie l'acceptait. En aparté, Anne Vignot dénonce une offre en "trompe-l'œil", tout en rappelant que le quartier est déjà doté de 54 caméras.

 

Les Planoisiens présents, eux, sont imperméables à ces jeux politiques. « On a besoin de gens qui nous écoutent », supplie une mère de famille, dont le fils âgé de 16 ans a été tué par balle en août 2022 rue de Fribourg, à 200 mètres de là. Émue aux larmes, elle a pu glisser une lettre réclamant justice dans la main du ministre.

« Il ne faut pas abandonner les jeunes, ils ont besoin d’aide, pas que de la police », relance cet autre habitant. « Moi, je ne suis que ministre de la police. Après, à chacun de faire son travail », sourit Gérald Darmanin.

Darmanin fustige « l’idéologie politique » de la maire

Face à la presse une heure plus tard, après avoir présenté le bilan des opérations « Place nette » en France et confirmé sa volonté de construire un second commissariat à Planoise (coût estimé à 10 M€), le ministre a enfoncé le clou, prêtant à Anne Vignot « une idéologie politique », selon lui « mauvaise pour la population ».

« Les caméras, ça aide. Il y en a déjà à Besançon, mais il s’agit d’en augmenter le nombre de façon raisonnée et raisonnable. Je fais une proposition à la maire de Besançon difficilement refusable, à savoir que nous payons 70 % de ces caméras », a insisté Gérald Darmanin.

« Il y a déjà 54 caméras à Planoise », rappelle Anne Vignot

En aparté, la maire dénonce une offre en trompe-l’œil : « Ce n’est pas les caméras qui coûtent cher, c’est tout le reste, l’installation, la maintenance, le personnel ! Si l’État propose de financer aussi le génie civil, on peut regarder s’il y a des besoins à tel ou tel endroit. Il n’y a pas de blocage de principe. Mais je rappelle qu’il y a déjà 54 caméras à Planoise et que, surtout, ce n’est pas elles qui empêchent les délinquants de passer à l’acte. Il faut arrêter de faire croire ça aux gens ».

Anne Vignot maintient son cap, l'humain avant la technologie. « L’efficacité vient de la présence policière physique sur le terrain. C’est ça qu’il faut retenir », assène-t-elle.

Vidéo. Retour en images sur la visite ministérielle

Sources Est Républicain Willy Graff 

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