Pour motiver les territoriaux, les retenir et en attirer de nouveaux, les élus locaux doivent assumer leurs responsabilités d’employeurs. Tel est le message porté par l’Association des maires de France, alors que les édiles en sont à la moitié de leur mandat.
Depuis quelques années, l’Association des maires de France (AMF) tente d’imposer le terme de « maire employeur » dans le langage courant de l’élu. La 105ᵉ édition du congrès des maires, qui se tiendra à Paris du 21 au 23 novembre, accueillera même un forum intitulé « défis du maire employeur : outils et partenaires ».
Si le message est affirmé avec encore davantage de force cette année, c’est peut-être parce que 2023 marque une étape importante dans la construction de cette identité. En signant, en juillet, un premier accord sur la protection sociale complémentaire (PSC) des agents avec leurs syndicats, des associations d’élus ont fait acte d’émancipation vis-à-vis de l’État. C’était le but, avant de coproduire du droit avec les syndicats – l’accord n’est d’ailleurs toujours pas transposé en textes réglementaires.
Pas de représentation légale
Auparavant, « les différentes associations d’élus étaient reçues séparément par le ministère, ce qui donnait la main à l’État »,
En 2018 est créée, la Coordination des employeurs territoriaux (CET), dans le but de présenter un interlocuteur unique auprès de l’État. De ce point de vue, la CET a atteint son objectif. Elle parvient à imposer sa rédaction dans les textes examinés au CSFPT.
Bipolarisation du dialogue social
«La CET bipolarise le dialogue avec le gouvernement Les syndicats en sont exclus. Elle est responsable du blocage du CSFPT».
Constate Marie Mennella, responsable de la délégation CFDT au CSFPT. Pour la syndicaliste, la coordination est un « lobby » qui n’a, d’autre part, pas de représentativité légale.
Porte-parole et fondateur, Philippe Laurent rappelle que celle-ci a été créée dans le but de présenter un interlocuteur unique auprès de l’État. Et puisqu’elle est « reconnue par ses interlocuteurs », la CET n’a pas forcément vocation à devenir un syndicat d’employeurs, à l’image du Medef. Peut-être parce qu’« ils ont un rapport moins fort avec leurs agents », souligne Philippe Laurent.
Et dans les territoires, les élus ont-ils réellement revêtu les habits d’employeur ?
Parmi les freins : la méconnaissance du statut de la fonction publique, volontiers confessée par les maires des communes de moins de 3 500 habitants, selon le baromètre HoRHizons 2022. Pour autant, ils sont peu à se former à ses rouages.
Philippe Laurent, regrette également le mauvais accueil par certains élus de la revalorisation du point d’indice. Il estime que «ça progresse, mais on est encore loin ».
Sources La gazette des communes Par Emmanuel Franck
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