L’heure est grave selon Ludovic Fagaut (LR). Des écoles de Besançon sont touchées par l’amiante et cela représente un risque pour les élèves et les enseignants. Des actions correctives doivent être menées en urgence, affirme l’élu d’opposition, qui accuse la maire Anne Vignot de ne pas avoir dit la vérité sur le sujet.
Doit-on s’inquiéter de la présence d’amiante dans les écoles de Besançon ?
Pour les élus d’opposition, oui. Ludovic FAGAUT a consulté les diagnostics qui ont été réalisés cet été dans huit groupes scolaires : « Dans au moins trois établissements, les écoles des Sapins, Bruyères et Bourgogne, il y a de l’amiante en dose préoccupante », indique l’élu LR, leader du groupe d’opposition “Besançon maintenant”. « On ne parle pas uniquement d’amiante dans des zones non accessibles aux élèves, mais bien de couloirs, de zone de repos et de salles de classe. »
Inquiétudes
Dans les écoles de Besançon, les fibres d’amiante sont confondues avec les matériaux. Il est présent dans des dalles plastiques, des conduites d’aération, du fibrociment. Si on ne perce pas ces matériaux, si on ne les scie pas, il n’y a pas de risque d’exposition.
Il n’empêche, selon Ludovic FAGAUT, des actions correctives doivent être réalisées. « La loi est claire, soit on désamiante, soit on confine l’espace pour réaliser des mesures, soit on interdit l’accès aux locaux. Aujourd’hui, on a des élèves, des profs, des agents de la Ville qui ont accès à ces espaces. Il y a de quoi s’inquiéter », ajoute-t-il.
Le leader de l’opposition accuse aussi Anne VIGNOT de ne pas avoir dit la vérité lors des derniers conseils municipaux concernant les informations dont elle disposait. Des accusations que la maire n’accepte pas : « J’ai répondu en toute transparence, je pensais que nous pouvions transmettre les données, mais certains bilans récents n’avaient pas été consignés par les services de la Ville. » Une réalité qui traduit sans doute un manque de suivi des dossiers amiantes à Besançon depuis la fin du dernier mandat.
Quoi qu’il en soit, la maire répète que, hormis le vaste plan de rénovation des écoles, des opérations sur les zones à risque seront menées à la Toussaint. Comme à l’école des Sapins ou les dalles amiantées seront coffrées, avant d’être retirées en 2024.
« Je m’appuie sur la certification d’un bureau d’études », répond Anne VIGNOT
« N’est-il pas trop tard pour agir ? », se demande Ludovic FAGAUT. L’amiante n’a-t-elle pas déjà fait des dégâts dans les écoles ? Anne Vignot répond aux allégations de son principal opposant. « Le bureau d’études qui a travaillé cet été sur les diagnostics amiante d’une dizaine d’écoles identifiées comme pouvant causer problème, nous a confirmé la possibilité d’exploitation et d’occupation des locaux. »
Rappel, depuis 2016, la Ville sait que 59 de ses 63 écoles sont possiblement touchées par l’amiante. Sur la base des derniers rapports rendus par les experts, la maire se veut rassurante : « Si on avait eu le moindre doute sur la sécurité des enfants, on aurait fermé les établissements. » Et de rappeler que la rénovation des écoles reste l’une des priorités de son mandat. Douze établissements doivent être rénovés d’ici à 2026, rappelle Anne Vignot, ce qui représente un investissement de 10 millions d’euros par an pour la commune.
Amiante dans les écoles : le groupe Ensemble Bisontins réclame « une commission spéciale ».
La question de l’amiante dans les écoles à Besançon n’en finit plus de faire réagir l’opposition. Après Ludovic FAGAUT (LR), c’est au tour du groupe « Ensemble Bisontins » (Renaissance, MoDem, Horizons), emmené par le député Laurent CROIZIER, de monter au créneau. Dans un communiqué de presse daté du mercredi 11 octobre, le groupe demande « la création d’une commission spéciale afin de faire la transparence totale sur les manquements aux diagnostics amiante obligatoires dans les écoles, la réalisation urgente de ces diagnostics ».
« Comme de nombreux Bisontins, nous sommes consternés par les manquements de la ville de Besançon à la réglementation des diagnostics sur la présence d’amiante dans les écoles bisontines […] Comment des élus « écologistes » qui ont en charge la responsabilité de la ville de Besançon peuvent-ils faire preuve d’une telle légèreté et d’un tel manque de transparence quand il s’agit de la santé d’enfants, d’enseignants et des personnels municipaux ? L’amateurisme et le manque de transparence ont aujourd’hui créé un climat de défiance et d’anxiété », écrivent les élus.
Sources Est Républicain Maxime Courché
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