Un taux d’absentéisme de 9,6 %
Le taux d’absentéisme dans la FPT « s’est stabilisé à son plus haut niveau », constatent les auteurs de l’étude de la MNT rendue publique à cette occasion, et qui sert de fil rouge au débat. En l’espèce, le taux d’absentéisme dans la FPT était de 9,6 % en 2021, selon une étude du courtier Sofaxis.
Certains facteurs explicatifs sont bien connus. Notamment, les agents territoriaux sont âgés (46 ans en moyenne), ce qui favorise les absences longues. Un phénomène que devrait accentuer la réforme des retraites. Les agents territoriaux relèvent aussi majoritairement de la catégorie C, qui regroupe les emplois les plus pénibles et dont le taux d’absentéisme est deux fois plus élevé que celui des catégories A et B.
Moins de moyens financiers, augmentation des missions
Mais l’observatoire a eu aussi l’idée d’interroger, fin 2022, 503 élus locaux, administrateurs (DGS, DGA-RH, DRH) et acteurs médicaux (préventeurs, médecins du travail), afin de connaître leur appréhension du phénomène. Pour les élus, les facteurs de l’absentéisme sont d’abord la réduction des moyens financiers (n°1), l’augmentation du coût de la vie (n°2), et l’augmentation des missions confiées aux collectivités (n°3). Les élus sont donc centrés sur des enjeux budgétaires et économiques.
« Les employeurs attribuent les absences des agents à des causes extérieures », analyse Guillaume Gonon, directeur du pôle santé du centre de gestion (CDG) du Rhône. Ce qui explique, selon lui, que « la prévention primaire [qui traite les causes des problèmes de santé au travail] soit absente des collectivités ».
Il rappelle d’ailleurs que les collectivités ont l’obligation de rédiger un document unique sur les risques professionnels (DUERP) mais "qu’ il n’y a pas de sanction à l’encontre de celles qui ne le font pas ". Ce qui explique sans doute que toutes les collectivités ne s’acquittent pas de cette tâche.
Équilibre vie professionnelle et privée
Pour les administrateurs et les acteurs médicaux, les motifs d’absence sont d’abord personnels : sentiment d’usure morale ou physique, fragilités de santé personnelles. Et ensuite collectifs : charge de travail, climat général. « Les motifs collectifs (ambiance, charge de travail et augmentation des missions confiées aux collectivités) sont en hausse », analyse pour sa part Laurent Besozzi, vice-président de la MNT, président de l’Observatoire MNT. « On sait ce qu’il faut faire pour préserver les agents dans leur métier », et de citer le recours à du matériel adapté (des chaises légères par exemple) qui évite les troubles musculo-squelettiques. Mais aussi la pratique d’une activité sportive et l’équilibre entre la vie professionnelle et privée.
Sources la gazette des communes Emmanuel Franck
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